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Partie 11 Enfer à domicile

-Reprise du procès Pyon Nara contre le ministère public...

Le juge se tourna vers Hu Jun Ji:

-Confirmez-vous ce que vous avez dit tout-à-l'heure?

-Oui votre honneur. C'est ma faute.

-Objection votre honneur! s'écria Pyon Nara. il n'y est pour rien!

-Vous ne pouvez pas faire objection, vous n'êtes pas avocate, objecta la juge.

Pyon Nara rougit:

-Désolée.

Le procureur se rapprocha du juge:

-Pourrions-nous en finir? Cette histoire n'a que trop duré... Et puisque Hu Hun Ji s'est lui-même proclamé coupable...

Roe Min Jin se rapprocha du juge et lança, assez fort pour que toute la salle l'entende:

-On est d'accord! Monsieur Hu a demandé de sonner l'alarme!

-Pas d'accord du tout: Protesta Nara.

-C'est pas vrai, jeta Hu Jun Ji à Roe Min Jin. Il faut faire quoi pour la faire taire? La tuer?

Roe Min Jin sourit :

-C'est une option, murmura t-il avant de continuer à voix haute. Monsieur Hu dit l'avoir fait, mademoiselle Pyon dit qu'elle a agi seule... mais au fond, quelle importance?

Le procureur manqua s'en étrangler:

-Il y a eu des blessés! Un délit a été commis et vous allez dire que ce n'est la faute de personne...

-Absolument pas. Bien sûr qu'il y a des coupables... Mais si vous regardez le motif de mademoiselle, raccourcir le temps de présence sur scène de son patron pour lui sauver la vie, il ne rentre pas du tout dans le cadre de la loi décrivant une personne n'ayant agi que pour s'amuser, sans raison valable.

-Admettons! Mais monsieur Hu reconnaît lui avoir ordonné de le faire...

-Parce qu'il voulait raccourcir sa prestation pour convenance personnelle...

-Parce qu'il voulait sauver sa vie...

-Rien ne prouve qu'elle ait été vraiment en danger et dans ce cas...

-Il a agi en pensant que c'était le cas, ce qui revient au même...

-Comment ça, ça revient au même?

-S'il est hypocondriaque...

-Depuis quand l'hypocondrie est-elle une circonstance atténuante?

-Si on est hyponcondriaque, on se croit malade alors qu'on ne l'st pas, correct, monsieur le procureur?

-Certes mais...

-Remplacer la réalité par une vision altérée de la réalité est la définition d'un trouble mental, n'est-ce pas?

-Eh ! Je ne souffre d'aucun trouble mental!

-C'est à un psychiatre d'en décider. Si monsieur Hu est bien hypocondriaque, une vision anxiogène peut consister un cas de force majeure à ses yeux, écartant le cas "ludique" prévu par la loi.

-Poursuivez, approuva le juge.

-Si il n'est pas hypocondriaque, c'est qu'il est vraiment malade auquel cas le déclenchement de l'alarme était totalement justifié...

-Tout ceci est bien gentil, railla le procureur, mais mes clients ne seront dédommagés par personne car ce n'est la faute de personne !

-Je n'ai jamais dit que la faute n'incombait à personne !

-A qui, alors?

-Pourquoi cette alarme a -t-elle été actionnée ? Parce que que ce soit monsieur Hu ou sa secrétaire, tous deux avaient peur d'un trépas imminent...Et pourquoi avaient-ils peur? Parce que Hu Jun Ji s'est retrouvé sur scène dans un état de panique, de faiblesse sans issue de secours. Et cela n'aurait pas dû arriver: son agence aurait dû vérifier que son état lui permettait de performer. Par conséquent, je demande à ce que Hu Jun Ji soit surveillé la semaine prochaine: si il n'a aucun problème de santé, il partira suivre une thérapie de un mois chez un professionnel. Si le problème de santé est avéré, il sera surveillé de manière adéquate dans le cadre de protection des artistes.

-Et qui paiera?

-Il me semble que dans le cadre de la protection des artistes, le devoir de l'agence était de s'assurer que monsieur Hu était en état physique et psychologique de monter sur scène...Si il est frappé d'hypocondrie, le facteur psychologique est mis en cause , s'il est réellement souffrant, le f acteur physique est en cause... Dans les deux cas, l'agence est la seule responsable de cette histoire. L'activation de l'alarme n'étant qu'une tentative d'assistance à personne en danger... Ce pourquoi elle est faite. Qu'en pensez-vous?

Le procureur hocha la tête:

-Dans le cas de l'hypocondrie, nous demandons un suivi psychologique complet de monsieur Hu et dans les deux cas, l'indemnisation complète des victimes.

***

Nara se tourna vers Roe Min Jin, les yeux brillants :

-Vous avez été... magistral.

-Merci. Mais vous avez eu de la chance que j'ai passé trois ans dans la peau d'un avocat... Si vous étiez tombé l'année précédente...

-Vous étiez quoi?

-Pompier. Vous auriez pu essayer de rester coincée en haut d'un arbre...

Kyu Gu la prit par les épaules dans un geste protecteur:

-Maintenant , j'espère que cela t'aura servi de leçon : plus de sottises de ce genre !

Hu Jun Ji leva les yeux au ciel. Kyu Gu fronça les sourcils:

-Un problème?

-Je vous trouve insupportable et je ne vous aime pas. Vu que je pense que c'est réciproque, je pense que non.

-En quoi suis-je insupportable?

-Elle n'a pas volé une sucette, elle n'a pas mis la pagaille pour le fun, elle m'a sauvé la vie. La prochaine fois, elle devra s'abstenir. C'est ça la leçon qu'elle doit en tirer? Je ne me rappelle pas de votre métier...Vous êtes quoi, déjà?

-Chirurgien.

-Un chirurgien qui préfère sa tranquillité à sauver des vies... Rappellez -moi de ne jamais mettre un pied chez vous...

-Je rêve?!!! C'est vous qui me faites la morale? Vous savez dans quel état vous l'avez mise ?

-On avait 13 ans, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. On s'amusait, c'est tout!

-Vous vous amusiez? Vous l'avez aux trois-quarts noyé!

-A ce sujet, justement... Bah, laissez tomber...

Vous avez jamais fait de truc stupide quand vous étiez ado? (Il hocha la tête) Mouif... Probablement pas...Vous deviez avoir trente ans à la naissance...

-Je n'ai que 27 ans, corrigea Kyu Gu. Et je suis chef de clinique. Et vous ? Vous serez quoi, dans un an ? On raconte que vous êtes fini...

Hu Jun Ji sourit:

-Je ne sais pas. Mais j'aurai trois fois plus que ce que vous pourrez accumuler dans une vie. A supposer qu'on ne vous ait pas radié, ce qui semble impossible si vous suivez vos propres conseils et fuyez à toutes jambes à la moindre complication..

Kyu Gu prit Nara par les épaules:

-Viens, on rentre...

-Mais je ne peux pas partir comme ça... Mon travail...

-Un travail de secrétaire n'implique pas de dormir avec son patron.

Nara sursauta, ondignée:

-Je ne dors pas avec lui, je dors CHEZ lui.

-Heureusement, approuva Hu Jun Ji, je risque pas de coucher avec une mocheté pareille!

Kyu Gu le saisit au collet:

-Vous venez de dire quoi?

-Faut vous détendre, mon vieux... Je ne suis certainement pas le seul à dire qu'elle est moche!

Kyu Gu le regarda gra vement dans les yeux, une lueur de haine au fond du regard:

-Non, vous étiez juste le premier. Sûr que ça l'a beaucoup aidée à surmonter...

Nara l'attrappa par la manche:

-C'est bon! Allons-y Kyu Gussi...

Hu Jun Ji fronça les sourcils:

-A surmonter quoi?

-La mort de son père.

Hu Jun Ji palit.

Kyu Gu prit la main de Nara:

-Vous ne lui apportez que du malheur depuis des années. Pourquoi vous acharner sur elle? Elle démissionne et je ferai chercher ses affaires demain dans la journée. Objection?

Hu Jun Ji, le visage fermé , haussa les épaules:

-Ce n'est pas de moi qu'elle devrait venir.

Nara, interdite, ne savait plus que faire, partagée entre son désir de rentrer avec Hu Kub Ji et la poigne énergique qui lui interdisait toute retraite.

Certes, Kyu Gu ssi était un peu directif mais il la protégeait comme il l'avait toujours fait.

-Puisque tout est clair, déclara Kyu Gu. Nous partons en premier...

Hu Jun Ji les regardait s'éloigner, la mine sombre.

-C'est marrant, dit Roe Min Jin, prêt à faire deux ans de prison mais pas à accepter l'évidence...

-Quelle évidence? jeta Hu Jun Ji, hargneux.

-Que vous êtes vraiment une tête de mule. Bon... Puisqu'on n'a plus besoin de moi... J'ai un tournage qui m'attend et une soeur qui veut probablement me tuer. Le devoir m'appelle... Ne dites pas merci, surtout...

-Je vous avais rien demandé, grogna Hu Jun Ji.

Roe Min Jin sourit: Je sais. Si vous voulez continuez à ne rien me demander, ne venez surtout pas faire un tour du côté du studio 46 afin que vous ne profitiez absolument pas de quelques conseils qui pourraient sauver votre carrière...

Hu Jun Ji secoua la tête:

-Pourquoi vous faites ça? Vous êtes une sorte de super héros? Monsieur Béni Oui-oui j'aime tout le monde ?

-Je ne suis pas venu pour vous aujourd'hui. Lorsque l'amie de Pyon Nara est venue vous hurler sur le plateau qu'à cause de vous, elle passait en jugement aujourd'hui, ma première réaction a été de foncer ici dès que j'ai eu l'adresse car c'est une gamine que j'aime bien... et je trouve qu'esssayer par tous les moyens de venir en aide à un type qu'elle devrait détester est interessant...

-Interessant? Je suis quoi? Un sujet d'étude?

-Ce matin encore, je vous aurais dit que vous étiez le type le plus imbuvable que j'ai jamais rencontré... mais je crois que finalement, j'ai envie de vous aider...

-J'ai pas besoin de votre aide! Je n'ai besoin de personne! Pourquoi vous ne me lâchez pas un peu?

-J'ai une soeur à la maison. Une vraie peau de vache. Elle arriverait à terroriser Torquemada... Mais si on gratte sous la surface, elle a un bon fond...

-Je n'ai pas de bon fond. Alors reprenez votre pioche et votre lampe frontale et allez creuser quelqu'un d'autre...

-Je vous laisse. Studio 46...

Il était au coin de la rue lorsque Hu Jun Ji cria:

-Je ne viendrai pas!

-Bien sûr que si! répondit Roe Min Jin sur le même ton. Parce que vous êtes antipathique, pas débile!

Il s'engouffra dans une voiture qui démarra aussitôt.

-Je suis désolée... Ce n'était vraiment pas le jour...

Hu Jun Ji baissa les yeux sur Tae Ra. Du haut de ses 1m86, il était rare qu'il puisse regarder une fille sans risquer un torticoli.

Son regard s'adoucit:

-C'est moi qui m'excuse. La journée n'a pas été des plus marrantes...

-Vous voulez toujours qu'on parle?

Hu Jun Ji haussa les épaules:

-Ma mère va me tuer si je rate encore une journée de répétitions mais comme elle va me massacrer quand on va venir lui demander les indemnités pour le désordre causé au stade... (Il haussa les épaules et eut une grimace comique ) : On ne meurt qu'une fois. Où veux-tu qu'on aille?

-On se tutoie?

-Tu es plus jeune que moi.

-Pas sûr... Vous avez 22 ans et moi aussi.

-Je suis sûr que oui... Quel mois?

-Avril.

-Janvier. J'ai gagné.

-Et si on se tutoyait tous les deux?

-Ca marche. On recommence. (Il lui tendit la main) : Bonjour, je m'appelle Hu Jun Ji.

La jeune fille sourit et la serra dans la sienne :

-Tae Ra, enchantée.

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