Partie 10 Enfer à domicile
Le stade était plein à craquer. La pelouse disparaissait sous la marée humaine. Les gradins étaient noirs de monde.
Nara essayait de se frayer un chemin à travers la foule pour rejoindre les coulisses mais la traversée était des plus laborieuses.
Enfin, elle parvint à l'entrée des loges.
-C'est interdit au public.
Un garde de sécurité la regardait, l'air peu amène.
-Je suis la secrétaire de Hu Jin Ji...
-Et moi, l'empereur de Chine. Bien essayé. Circulez.
Nara sentit son cœur rater un battement.
-Attendez! Je suis chargée de lui donner son traitement : sans lui, il va avoir un malaise...
-Arrêtez cette comédie, maintenant.
-Je vous jure que je dis la vérité! Faites-le appeler! Demandez confirmation, vous verrez bien !
-Vous plaisantez? Ils rentrent en scène dans deux minutes! Circulez!
Nara obtempéra et fonça en sens inverse, s'engouffrant dans les corridors à la recherche d'une brèche afin de rejoindre la scène . Peine perdue : mais des gardes de sécurité étaient postés partout. Apparemment, le critère d'embauche avait été un esprit borné et têtu.
-Il n'y a rien à voir, circulez.
La musique envahissait l'espace. Le premier morceau avait commencé depuis dix minutes, déjà.
Nara ressortit pour tenter à nouveau sa chance dans les gradins. L'ambiance était électrique, la foule en délire.
Sur un écran géant, Nara pouvait voir Hu Jun Ji danser avec la virtuosité qu'on lui connaissait tout en interprétant son dernier tube.
Nara sentit un long frisson la parcourir:
-I miss you more. C'est la chanson la plus longue et la plus physique! Il n'a jamais réussi à la finir sans s'écrouler : pourquoi ils ont choisi de commencer par celle-là?
Sur scène, Hu Jun Ji virevoltait , apparemment en pleine forme.
Nara caressa la boîte de comprimé dans sa poche. Elle devait trouver un moyen de le rejoindre et vite!
On en était déjà au quinzième morceau. Une heure que Nara cherchait en vain un moyen de rentrer.
Sur l'écran, nul n'aurait pu imaginer que Hu Jun Ji n'était pas au meilleur de sa forme. Sauf une jeune fille très quelconque dans l'allée 73, place 345.
-Il est trop pâle... Et quand sa tête part sur le côté de cette manière...
Hu Jun Ji venait de tourner sur lui-même. La trajectoire peu précise aboutit en un rétablissement de fortune, heureusement trop rapide pour être perçu par des profanes.
Nara respira à fond:
-Il est souvent infect, toujours insupportable mais quel genre de secrétaire serais-tu si tu le laissais mourir? Trouve une solution!
Sur scène, Hu Jun Ji tressaillit à nouveau. Nara respira à fond: sa décision était prise.
***
L'alarme à incendie résonna dans tout l'édifice, son timbre strident couvrant la musique.
Nara courut vers les gradins en hurlant :
-Au feu! Au feu!
Peu à peu, les gens autour d'elle réagirent : une vague de panique enfla, emportant tout sur son passage.
Sur scène, on évacuait les artistes et Nara vit avec soulagement Hu Jun Ji rejoindre les coulisses.
-Eyh, vous!
Un garde de sécurité se tenant face à elle .
-On vous a identifié sur les images des caméras de surveillance. Déclencher une alarme sans raison est passible de un an de prison et d'une amende de 100.000 euros.
Nara sentit un froid glacial l'envahir de la tête aux pieds.
-Si vous voulez bien nous suivre...
***
Nara était désespérée. On avait accepté de lui laisser son téléphone pour passer un unique appel.
Gu Na était horrifiée à l'autre bout du fil:
-Tu es où ?
-Au commissariat de Gu Jun Fu, 12eme district... Ils vont me faire passer en jugement dans trois jours... Je meurs de peur Gu Na...
-Qu'est-ce que tu as fait?
-J'ai déclenché une fausse alerte incendie au stade.
-C'était toi? !!! Tu es folle ! Tu sais combien il y a eu d'entorses et de bras cassés ? Tu as eu de la chance qu'il n'y ait rien de plus grave! Pourquoi tu as fait ça?
-Ils vont m'envoyer en prison, tu crois ?
-J'en sais rien... Tu as trouvé un bon avocat ?
-On m'en a commis un d'office... Est-ce que Hu Jun Ji va bien ? Il a pris ses cachets ?
-Trois jours pendant lesquels tu as disparu sans que cet abruti ait essayé de te chercher de quelque manière que ce soit et tu te fais du souci pour lui ??! Il a dû les prendre puisqu'il est toujours vivant, ce demeuré! Qu'est-ce que tu as avec ce type? Attends! Ne me dis pas que tu es en prison pour lui!??
-Non! J'ai pris cette décision toute seule.
-Mais pourquoi?
-Ne cherche pas...
***
Le jugement était pour aujourd'hui... Nara quitta sa cellule, la peur au ventre...
Elle respira à fond...
-Bon... Tu as fait une sottise... Mais ce n'est pas si grave! Ca va bien se passer...De toute manière, comme disait papa: "Tu as fait une sottise, tu l'assumes.
***
Le procureur relut sa plaidoirie une dernière fois.
-C'est bon, cette fois, Hu Jun Ji ne s'en sortira pas. On va voir ce que ça lui fait de voir sa secrétaire sous les barreaux pour les deux prochaines années...
***
La salle d'audience était pleine à craquer. Nara s'assit, terrifiée sur le banc des accusés. Un petit homme ventripotent vêtu d'une robe noire prit place près d'elle. Sur le banc des accusateurs, le procureur Gu Run Gun affichait un sourire mauvais en glissant quelques paroles encourageantes à un homme aux cheveux blancs, porte-parole des victimes et à un autre en costume, propriétaire du stade.
-L'audience est ouverte sous la présidence de Fu Ru Lin, juge du 13eme district.
Une femme entre deux âges, à l'air strict s'assit devant le pupitre.
-Affaire 4567, Pyon Nara contre ministère public. Pyon Nara est accusée d'avoir actionné sans raison l'alarme à incendie du stade de Run Hu Ku, déclenchant sciemment une vague de panique ayant provoquée de multiples contusions et un grand choc psychologique à l'ensemble des usagers...
La juge regarda l'avocat de Nara:
-Que plaide l'accusée ?
-Coupable, votre honneur.
Nara avait envie de disparaître. Dans le public, elle pouvait voir Gu Na, atterrée.
-Quelle est la sentence proposée ?
Le procureur prit la parole:
-Nous demandons une peine de deux ans d'emprisonnement.
La juge fronça les sourcils :
-La peine encourue pour ce délit est de un an...
-Mais l'accusée a également crié "au feu" afin de renforcer son acte, montrant ainsi sa volonté de créer un mouvement de panique...
-Mais pas du tout ! voulut dire Nara.
-Silence dans la salle! ordonna le juge. Maître, dit-elle en se tournant vers l'avocat de la défense, que répond votre cliente?
-Elle reconnaît l'exactitude des faits qui lui sont reprochés...
-Mais pas du tout! s'écria Nara.
Le procureur se leva :
-J'appelle Ju Ren à la barre...
Un vieil homme se leva et approcha en claudiquant:
-J'avais promis à ma petite fille de l'emmener voir un concert de son groupe préféré... Mais soudain, l'alarme s'est déclenchée et cela a été une grande débandade. On ma jeté par terre et piétiné..
-Les blessures de monsieur sont attestés dans le dossier que je vous ai fait passer...Monsieur, ces blessures auraient-elles pu être évitées si l'alarme n'avait pas été actionnée?
-Bien sûr!
-Je n'ai pas d'autres questions.
Nara croisa le regard paniqué de Gu Na.
-Tu fais n'importe quoi depuis que tu vis chez ce sale type...
Ce n'était pas faux.
-Qu'est-ce que cela peut te faire ce qu'il peut devenir ?
Oui, après tout ? Elle ne lui avait pas demandé de se pendre pour une stupide plaisanterie!
-Il ne s'est même pas demandé où tu étais! Tu n'es rien pour lui!
Rigoureusement exact...
-Franchement! Ce serait à refaire, tu le referais ?
Oui, sans hésiter.
Nara soupira : elle était dans un fichu pétrin mais elle s'y était mise toute seule. Cet imbécile ne lui avait rien demandé...
-Et si tu n'avais rien fait, il serait mort.
Il ne saurait sûrement jamais ce qu'elle avait fait pour lui et sa secrétaire moche ne lui manquerait pas mais elle pourrait se dire, la conscience tranquille, qu'elle avait tout fait pour le garder en vie.
Son avocat se leva:
-J'appelle Pyon Nara à la barre...
Nara y alla en tremblant.
-Mademoiselle Pyon, vous avez commis une grave erreur. S'amuser de la sorte est totalement indigne de votre âge et de votre éducation. En avez-vous conscience?
-Oui, mais...
Un doute l'assaillit : si cet avocat-là devait la protéger, que lui ferait celui qui était censée l'attaquer ?
-Adressez-vous vos excuses à...
-Excusez-moi ?...
Toutes les têtes se tournèrent vers un homme qui venait de se lever dans le public.
-Il est dit que l'accusée peut choisir librement son avocat, que ce dernier soit professionnel ou non?
-Certes, dit la juge. Mais vous êtes?
-Roe Min Jin, acteur.
Un murmure parourut la salle.
-Monsieur Roe, cette salle n'est pas un lieu de tournage propice aux coups de théâtre...
Mais Roe Min Jin ne l'écoutait pas. Il se tournait à présent vers la jeune fille, stupéfaite :
-Nara, prends-moi comme avocat.
Près de lui, Park Bum le tira par la manche:
-Min ? Tu fais quoi ? On a dit qu'on venait assister, voire encourager la petite...
-Perdre son procès est très déprimant. Je ne vois pas l'utilité de l'encourager si elle est sûre de perdre...
Bum secoua la tête:
-Tu es vraiment timbré, ma parole...
-Nara, répéta Roe Min Jin, prends-moi comme avocat.
Cette dernière reprit ses esprits:
-Je prends Roe Min Jin comme avocat,
-Vous savez que ne pas être défendue par un professionnel peut vous être préjudiciable? Oui ? Bien. Procédez. "
L'avocat de la défense retourna s'asseoir, déçu. Roe Min Jin prit sa place.
-Mademoiselle Pyon, pourriez-vous expliquer à cette cour les raison s de votre acte ?
Nara réfléchit: dire la vérité revenait à impliquer Hu Jun Ji ce qui nuirait à sa carrière, carrière pour laquelle il était prêt à mourir sans hésiter. C'est elle qui avait choisi d'arrêter ce concert. pas lui.
-Non, je ne peux pas.
-Exactement! approuva joyeusement le procureur. Elle ne peut pas car il n'y a pas de raison ! Pourquoi a t-elle fait ça? Elle-même ne le sait pas ! C'est une irresponsable qui doit être sanctionnée en conséquence !
-Elle l'a fait parce que je le lui ai ordonné.
Nara sursauta. Hu Jun Ji venait de se lever au fond de la salle.
Roe Min Jin sauta sur l'occasion:
-J'appelle Hu Jun Ji à la barre....
Nara le regarda s'installer: il était encore plus pâle que d'habitude...
-A tous les coups, il a repris sa salade verte, songea-t-elle. On ne peut pas le laisser seul trois minutes...
Roe Min Jin reprit son interrogatoire:
- Vous déclarez prendre la responsabilité de l'acte de mademoiselle Pyon?
-Je l'ai menacé de la virer si elle ne le faisait pas.
-C'est faux! cria Nara, indignée. Il ne m'a jamais menacée !
-Bien sûr que si!
Le procureur sourit :
-On s'accuse pour vous, quel succès! Si vous l'avez menacée, comment se fait-il qu'elle le nie avec force?
-Qu'est-ce que j'en sais? Elle est peut-être débile? Ou amoureuse de moi...
Nara secoua la tête:
-Il n'y est pour rien !
Roe Min Jin se tourna vers Hu Jun Ji :
-Vous dites lui avoir ordonné de déclancher l'alarme. Pourquoi auriez-vous fait ça?
-Je voulais que le concert s'arrête.
-Pourquoi?
-parce que je pense que je n'aurai pas pu le finir.
-Vous ne vous êtes pas suffisamment entraîné? Vous pensiez vous effondrer de fatigue avant la fin?
-Je pensais en mourir. "
Un murmure de stupeur parcourut l'assemblée.
Le procureur se leva:
-Monsieur Hu dit l'avoir menacée, mademoiselle Gyon dit que non. L'un des deux est forcément parjure. Je demande la condamnation pour parjure et outrage à magistrat!
-Objection, votre honneur!
Le procureur eut un sourire moqueur:
-Monsieur Roe Min Jin, qui est avocat depuis 5 minutes va nous expliquer comment deux personnes disant des choses opposées peuvent dire la vérité...
-Cela est evidemment impossible; L'une des deux ment.
-Vous voyez! Donc il faut punir...
-Laquelle ?
Le procureur, pris de court, se tut.
-Laquelle ? répéta Roe Min Jin.
-Les deux, rétorqua le procureur. Un parjure ne peut rester impuni.
-Vous ne pouvez pas, rétorqua calmement son adversaire.
-Comment cela? Vous sous-estimez la justice de Corée?
-J'ai confiance en elle, au contraire. Et en ma mémoire: il y a deux ans, j'ai joué une série judiciare dans laquelle j'interprétais le rôle d'un avocat...
-Nous voilà rassuré! lança le procureur avec emphase. Monsieur a joué un avocat au théâtre !
-A la télévision. Mais apparemment, j'ai plus travaillé de droit pour ce rôle que vous pour tout l'ensemble de votre carrière...
-Comment osez-vous?
La juge intervint:
-Monsieur Roe , il vous est interdit d'attaquer personnellement le parti adverse.
-J'en prends note votre honneur. Mais je trouve préjudiciable qu'un avocat sde la valeur de monsieur ne se souvienne plus de la loi d'iniquité.
Le procureur sursauta.
-Cette loi, poursuivit Roe Min Jin, qui garantit que jamais, on ne prendra volontairement la décision de punir un innocent.
-L'un des deux doit payer!
-Quitte à faire payer un innocent? Je demande à ce que le parjure soit écarté des débats.
-Accordé, déclara la juge. Autre chose?
-Cette audience est riche en rebondissements. Pourrions-nous bénéficier d'une pause afin que je puisse m'entretenir avec mes clients...?
-Accordé. L'audience reprendra dans 20 minutes.
***
Dans le hall gigantesque du palais de justice, Hu Jun Ji laissait échapper son indignation:
-Mais quelle cruche, cette fille! Je dis que je t'ai menacée, tu dis oui et c'est fini!
-Je ne mens pas sous serment, moi, monsieur!
-Tu fais tout pour finir en cellule, ma parole!
-J'ai fait une sottise, je l'assume. D'ailleurs, je ne vois pas pourquoi tu veux prendre la responsabilité de cette stupidité, j'ai fait ça toute seule.
-Pourquoi?
Roe mIn Jin, à l'écart, tendit l'oreille.
Nara haussa les épaules :
-J'ai toujours eu envie d'essayer. Je trouvais ça rigolo!
-Bon sang, Mocheté! Tu es encore plus stupide que moche!
-Pourquoi, toi, veux-tu me sauver?
-Je fais pas ça pour te sauver, idiote! Mais le procureur est une vraie peau de vache et il va te massacrer car tu me connais.
-Et alors, je vois pas en quoi ça te gêne!
-Tu ne vas pas payer à ma place! Il va te mettre en pièces en pensant que tu est impliquée avec moi!
-Pourquoi ferait-il une chose pareille?
-Parce que son fils a passé une audition en même temps que moi et il l'a raté.
-Et alors? Pourquoi t'en voudrait-il pour ça?
-Parce que s'il a raté son audition, c'est parce que je l'avais enfermé dans les toilettes.
Nara se tut, estomaquée.
-Tu as vraiment fait ça?
Hu Jun Ji eut une moue d'exaspération:
-Je t'ai torturée pendant des mois, j'ai failli te noyer... Tu croyais vraiment que ce n'était qu'avec toi? Alors ouvres toutes grandes tes oreilles: je ne suis pas quelqu'un de bien!
-Alors pourquoi veux-tu aller en prison à ma place?
-parce que je ne veux rien devoir à personne et que je te dois un service.
-un service? Qu'est-ce que j'ai fait ?
-Tu m'as sauvée la vie.
Il y eut une minute de silence puis Hu Jun Ji reprit:
-Je n'y voyais plus rien et je n'entendais plus la musique, je n'avais que le battement de mon coeur dans les oreilles... Et j'avais tellement mal à la poitrine... Je me suis dit que c'était fini, que j'allais m'effondrer un point c'était tout. Et au moment où j'allais abandonner,je me suis rendue compte que la musique s'était arrêtée et que tout le monde sortait. Donc, que tu le veuilles ou non, tu m'as sauvé la vie et je te dois un service.
-Acheter un carnet de timbres, c'est un service, faire deux ans de prison, ce n'est plus un service !
-Je ne le fais pas pour toi! Mais je ne vais pas retirer le bénéfice et te laisser te débrouiller !
-Ce qui montre bien que ce que tu as dit est faux.
Hu Jun Ji la regarda, intrigué. Pyon Nara haussa les épaules:
-Quelqu'un d'aussi mauvais que ce que tu préyends l'être, n'aurait aucun scrupule à me laisser me débrouiller seule.
Un bourdonnement familier l'interrompit. Son smart. Une voix douce et charmante résonna dans le combiné:
-Bonjour... Vous vous rappelez de moi? Je vous avez appelée pour un rendez-vous suite à ce que m'avait dit votre détective.. Votre concierge m'a dit où vous trouver...
-Oui? Je suis dans le hall du palais de justice mais l'audience va reprendre dans moins de dix minutes...
-J'arrive.
Hu Jun Ji secoua la tête:
-On est censé accorder nos violons et elle prend des rendez-vous. Quelle idiote cette fille! C'est quoi , cette hsitoire de détective?
-J'ai demandé à un détective de trouver des gens qui connaissaient ton ami...
Hu Jun Ji pâlit violemment:
-Quel ami?
-Celui dont tu rêves la nuit. Je me suis dit que si tu pouvais discuter avec d'autres personnes qui l'ont connus, tu pourrais faire ton deuil!
Hu Jun Ji jeta autour de lui des regards de bêtes traquées:
-Tu veux me dire que des gens qui connaissaient Kun Hae Sung vont débarquer ici?
-Pas des gens... Une seule a accepté de venir.. Une fille qui s'appelle Tae Ra...
-Ca va pas? Je vais pas sortir avec une fille pour aller pleurer sur Kun Hae Sung!
-Ca te ferait du bien?
-Mais qu'est-ce que tu en sais? explosa Hu Jun Ji. Qu'est-ce que tu sais de ce que je ressens , de ce dont j'ai besoin ou pas? Il y a moins de trois mois, tu essayer de brûler mon appart' et moi avec!
-Je n'ai jamais voulu te tuer. Et si tout va bien dans ta vie, pas d'attaque et tu ne mourras pas à cause de moi.
-Mais puisque je te dis que tu n'es pour rien dans ma tentative de suicide!
-Je ne te crois pas.
Hu Jun Ji se tourna vers Roe Min Ji, à bout de nerfs:
-Vous pourriez lui expliquer que ma principale source de stress, c'est elle?
-Je veux bien mais vu que vous avez failli y passer loin d'elle, je ne suis pas spur de la véracité de cette affirmation.
-Pyon Nara SSi !!!
Une ravissante demoiselle courait vers eux.
-Je suis si contente de pouvoir enfin vous rencontrer en personne! Je voudrais parler de Hae Sung à quelqu'un mais entre mes parents qui ne veulent jamais en parler et Gyong Jin qui ne veut plus prononcer son nom...
-Pourquoi? demanda Hu Jin Ji. Il était si détesté que ça, chez vous?
La jeune fille secoua la tête:
-Oh non! Mais mes parents aimeraient que j'oublie... que je passe à autre chose... Et Gyong Jin... On a grandi ensemble tous les trois... et il ne l'a pas supporté. Alors, il m'interdit de prononcer son nom... C'est vous l'ami dont Pyon Nara m'a parlé?
Hu Jun Ji hésita, inhabituellement intimidé.
-Euh, oui...
La demoiselle eut un grand sourire et lui tendit la main:
-Tae Ra! J'espère qu'on pourra devenir amis!
-Hu Jun Ji.
-J'ai déjà entendu ce nom quelque part... Vous avez pas gagné un match de tennis, l'année dernière?
Hu Jun Ji sourit face à cet excès de naïveté.
-Non.
-Alors vous êtes d'accord pour qu'on aille discuter?
Hu Jun Ji soupira:
-Donnez-moi une heure pour terminer ce procés...
-Pyon Nara!
Une voix masculine venait de retentir à travers tout le hall. Un jeune homme très séduisant courait vers eux.
-Kyu Gi ssi!
L'homme fonça sur Nara et la prit dans ses bras.
-Tu vas bien? On m'a dit que tu avais passé une semaine en prison! (il avisa Hu Jun Ji) Qu'est-ce qu'il fait là, celui-là? C'est sa faute? J'en suis sûr!
Hu Jun Ji regardait l'individu furieux qui lui faisait face, intrigué.
-Et vous êtes?
-Un ami de Pyon Nara! Kyu Gi!
Un rictus narquois apparut sur le visage de la jeune idole:
-Le prince charmant, maintenant... Quelle journée!
-Je viens ramener Nara...
Cette dernière sursauta:
-Quoi?
-J'ai aménagé en ville ... Je vais m'occupper de toi! Tu n'auras plus besoin de vivre chez ce sale type...
Tae Ra s'approcha doucement de Hu Jun Ji:
-Pourquoi dit-il que vous êtes un sale type?
-Il pense que j'ai des vues sur sa copine.
-Ma..quoi? Pyon Nara n'est pas ma copine! C'est une amie très chère...
-Qu'il va inviter à un dîner en tête-à-tête, dès qu'elle aura posé ses valises.
-Je n'ai aucune arrière pensée de ce genre...
-Ben voyons...
-De toute manière, remarqua Pyon Nara, je ne vois pas en quoi ça te gênerait, on n'est pas ensemble!
-Complètement...
Roe Jin Ji regarda sa montre:
-Pas pour dire mais il va falloir se mettre d'accord sur la responsabilité de cette sonnette. Il reste deux minutes.
-C'est moi, s'exclama Pyon Nara.
-N'importe quoi! Tu l'as fait pour me sauver! Pas envie de te devoir quelque chose, Mocheté.
Kyu Gi bondit:
-Comment l'avez-vous appelée?
Roe Min Jin eut un calme apaisant:
-On s'occupera de ça plus tard si vous voulez bien. Alors? A qui la faute?
-la mienne! s"écria Nara.
-Sois pas débile, Mocheté, tu n'aurais jamais fait ça si je n'avais pas été là!
-Et je n'aurais pas eu à le faire si tu n'avais pas eu de problèmes cardiaques, abruti!
Tae Ra se pencha vers Roe Min Jin et lui dit à voix basse:
-Ils sont en train de s'insulter pour savoir qui va partir en prison à la place de l'autre...?
Roe Min Jin sourit:
-Quelque chose de ce genre... Bon, j'ai compris ce qui me reste à faire... Je vais improviser...

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