Le père gel

Ded Moroz (en russe ??? ?????, signifiant « Grand-père Gel ») est l'équivalent slave du « bonhomme Janvier » occidental1.

Ded Moroz — Wikipédia

Ded Moroz apporte des cadeaux aux enfants, mais le soir du nouvel an et non à Noël (qui dans la tradition orthodoxe russe est célébré le 7 janvier) ; au contraire du père Noël, il les apporte au cours des réveillons ; il peut aussi les déposer au pied de l'arbre de la nouvelle année, dans les parcs publics. Ded Moroz est accompagné par sa fille Snégourotchka (en russe ??????????, signifiant « petite fille des neiges » ou « fée des neiges »).

Son apparence traditionnelle est proche de celle du père Noël, avec un grand manteau bleu, parfois blanc ou rouge, des bottes et une longue barbe. Spécifiquement, Ded Moroz porte un manteau trainant, une coiffe ronde en fourrure et des valenki blanches ou de hautes bottes (sapogi) et des ornements argentés. Il marche avec une longue canne magique et ne conduit pas un traîneau tiré par des rennes mais une troïka de chevaux.

Sa résidence officielle en Russie est la ville de Veliki Oustioug. La résidence du Dzied Maroz (???? ?????) biélorusse est dans la forêt de Bia?owie?a, et celle du Mo? Geril? (le « Père Dugel ») moldave, dans la forêt du Codru.

Origine

Les légendes plus précoces, d'avant le communisme, décrivaient Ded Moroz comme un sorcier méchant et cruel, proche des anciens dieux slaves : Pozvizd, dieu du vent, du bon et du mauvais temps ; Zimnik, dieu de l'hiver et Korotchoun, roi souterrain régnant sur les froids glaciaux. Selon la légende, Ded Moroz pouvait congeler les gens, enlever les enfants, et les emporter dans son grand sac. En guise de rançon, les parents devaient apporter des offrandes pour libérer leurs enfants. Il était donc plus un avatar du père Fouettard que du père Noël. Néanmoins, sous l'influence des traditions de l'église orthodoxe, le personnage de Ded Moroz changea d'aspect, et acquit certaines caractéristiques du Sinterklaas néerlandais, prototype du Santa Claus américain.

Un conte du père Gel (pas sympa pour les méchants comme tout bon conte de fée qui se respecte)

Ce sont choses qui arrivent dans l'existence - ce vieil homme-là vivait avec sa seconde épouse. Lui avait sa fille, elle - la sienne.
Vivre avec la marâtre, chacun sait ce que c'est : tu te mets en quatre pour lui agréer - battue, tu flanches une petite fois - battue tout pareil. Tandis que sa fille à elle, on lui passe tout, et quoi qu'elle fasse on lui tapote la tête, on lui donne du "bien, ma mignonne"...
La belle-fille n'arrêtait pas : donner à boire et à manger aux bêtes, apporter le bois et l'eau, chauffer le poêle, balayer l'isba - et tout cela bien avant le jour ! Rien à faire, jamais la mégère n'était satisfaite, ce n'était pas ça, c'était mauvais.
Le vent, il lui arrive de faire du vacarme, puis il s'apaise. La vieille mégère, non. Quand elle s'en prend à quelqu'un, c'est pour longtemps. Tellement qu'à la fin elle se met en tête de rayer la belle-fille du nombre des vivants !
- Emmène-la, crie-t-elle à son vieux, conduis-la où ça te chante, je ne veux plus la voir ! Tiens, dans la forêt conduis-la, puisqu'il gèle à pierre fendre!
Le vieil homme en est tout marri, il verse d'amères larmes, mais que peut-il faire là-contre ? Cette femme-là est un démon. Il attelle donc le cheval.
- Monte dans le traîneau, ma fille chérie...
Arrivé dans la forêt, il la dépose dans la neige, au pied d'un grand sapin, et l'abandonne à son sort.
Assise sous le sapin, la jeune fille grelotte et frissonne. Et soudain elle entend comment le père Gel fait craquer les arbres alentour, comment il passe de sapin en sapin en sautillant, en crachotant, il est bientôt dans le sapin sous lequel la jeune fille est assise, de là-haut il s'enquiert
- As-tu chaud, ma fille?
- J'ai chaud, petit-père Gel, j'ai chaud, merci.
Le père Gel descend alors de quelques branches, en crépitant, en crachotant plus fort :
- As-tu chaud, ma fille? As-tu chaud, ma belle?
- J'ai chaud, petit-père Gel, j'ai très chaud, merci.
Il descend encore plus bas, le père Gel, en crépitant, en crachotant de plus belle :
- As-tu chaud, ma fille ? As-tu chaud, ma belle ? As-tu chaud, ma mignonne ?
Déjà la jeune fille sent son corps s'engourdir, elle remue la langue avec peine :
- Hou-là, comme j'ai chaud, gentil père Gel...
Alors le père Gel a pitié de la pauvrette, alors il l'emmitoufle de ses douces fourrures, il la réchauffe de ses duvets épais.
A la maison, la marâtre prend déjà ses dispositions pour les funérailles. Et tout en cuisant les crêpes, elle crie au mari :
- Va, vieil hibou, ramène ta fille, nous lallons conduire au cimetière maintenant!
Le vieux reprend le chemin de la forêt, et quand il est rendu au grand sapin, que voit-il ? Sa fille est là, indemne et bien vivante, ses yeux pétillent de bonheur, ses joues sont rosés, elle porte une fourrure de zibeline, et de l'or, et de l'argent, et il y a devant elle un plein coffre de riches présents !
Grande est la joie du vieil homme ; il charge la marchandise dans le traîneau, il y installe sa chère fille et il reprend le chemin de la maison.
La mégère, là-bas, est toujours à ses crêpes. Et sous la table, il y a le chiot de la maison qui clabaude :
- Vouah, vouah! La fille du vieux revient toute d'or et d'argent parée, celle de la vieille ne trouve pas à se marier... La vieille lui jette une crêpe :
- Aboie moi comme il faut ! Dis : "La fille de la vieille trouvera riche mari, celle du vieux, on en ramène les abattis..."
Le cabot mange sa crêpe et recommence :
- Vouah, vouah! La fille du vieux revient toute d'or et d'argent parée, celle de la vieille ne trouve pas à se marier...
La vieille a beau, une fois, lui jeter sa crêpe, une autre fois, la battre, la bestiole continue sa chanson.
Et puis, grince le portail, s'ouvre la porte, et entre dans l'isba la belle-fille parée d'or et d'argent, elle en resplendit toute ! Les ouvriers à sa suite apportent un coffre pesant, haut comme ça ! Les bras lui en tombent, à la vieille, à ce spectacle.
- Attelle vivement un autre cheval, vieil hibou! Conduis ma fille, conduis-la dans la forêt et laisse-la au même endroit !
Le vieux installe sa belle-fille dans le traîneau, il la dépose dans la neige au même endroit, au pied du grand sapin, et il s'en retourne chez lui.
Assise dans la congère, claque des dents la fille de la mégère :
Et déjà le père Gel crépite dans le sous-bois, déjà il va sautillant d'arbre en arbre, crachotant et de l'œil la fille de la vieille surveillant :
- As-tu chaud, ma fille ? s'enquiert-il. Et la fille de répondre:
- Hou, je suis transie ! Vas-tu cesser de grincer et crépiter comme ça, père Gel ! Le père Gel descend de quelques branches, il crépite, il crachote plus fort
- As-tu chaud, ma fille ? As-tu chaud, ma belle ?
- Hou-là, mes mains, mes pieds sont des glaçons ! Veux-tu bien t en aller, père Gel !
Mais le père Gel descend toujours plus bas, il sévit de plus belle, il crépite et crache encore plus fort
- As-tu chaud, ma fille ? As-tu chaud, ma belle ?
- Hou-là-là, tu m'as complètement glacée! Mais file donc loin d'ici, je te dis, disparais, maudit père Gel !
Là il se fâche pour de bon, le père Gel, et il souffle un tel froid que la fille de la vieille en passe de vie à trépas.
De grand matin, la vieille bouscule son vieux :
- Attelle donc vite, vieil hibou, va chercher la fille, ramène-la moi toute parée d'or et d'argent !
D y va, le vieux. Or sous la table, le cabot recommence son antienne :
- Vouah, vouah ! A la fille du vieux pléthore de maris, à celle de la vieille un sac pour ses abattis!
La vieille, de lui jeter tout un gâteau au chou :
- Est-ce que tu m'aboies comme il faut ? Dis : "La fille de la vieille revient toute d'or et d'argent parée..."
Mais le cabot ne veut rien savoir :
- Vouah, vouah ! répète-t-il. La fille de la vieille dans un sac avec ses abattis est ramenée...
Grince le portail, la vieille y court, accueillir sa fille adorée. Elle soulève la bâche : dans le traîneau sa fille est morte.
Il faut l’entendre donner de la voix, la vieille, mais c’est trop tard

Ce sont choses qui arrivent dans l'existence - ce vieil homme-là vivait avec sa seconde épouse. Lui avait sa fille, elle - la sienne. Vivre avec la marâtre, chacun sait ce que c'est : tu te mets en quatre pour lui agréer - battue, tu flanches une petite fois - battue tout pareil. Tandis que sa fille à elle, on lui passe tout, et quoi qu'elle fasse on lui tapote la tête, on lui donne du "bien, ma mignonne"... La belle-fille n'arrêtait pas : donner à boire et à manger aux bêtes, apporter le bois et l'eau, chauffer le poêle, balayer l'isba - et tout cela bien avant le jour ! Rien à faire, jamais la mégère n'était satisfaite, ce n'était pas ça, c'était mauvais. Le vent, il lui arrive de faire du vacarme, puis il s'apaise. La vieille mégère, non. Quand elle s'en prend à quelqu'un, c'est pour longtemps. Tellement qu'à la fin elle se met en tête de rayer la belle-fille du nombre des vivants ! - Emmène-la, crie-t-elle à son vieux, conduis-la où ça te chante, je ne veux plus la voir ! Tiens, dans la forêt conduis-la, puisqu'il gèle à pierre fendre! Le vieil homme en est tout marri, il verse d'amères larmes, mais que peut-il faire là-contre ? Cette femme-là est un démon. Il attelle donc le cheval. - Monte dans le traîneau, ma fille chérie... Arrivé dans la forêt, il la dépose dans la neige, au pied d'un grand sapin, et l'abandonne à son sort. Assise sous le sapin, la jeune fille grelotte et frissonne. Et soudain elle entend comment le père Gel fait craquer les arbres alentour, comment il passe de sapin en sapin en sautillant, en crachotant, il est bientôt dans le sapin sous lequel la jeune fille est assise, de là-haut il s'enquiert - As-tu chaud, ma fille? - J'ai chaud, petit-père Gel, j'ai chaud, merci. Le père Gel descend alors de quelques branches, en crépitant, en crachotant plus fort : - As-tu chaud, ma fille? As-tu chaud, ma belle? - J'ai chaud, petit-père Gel, j'ai très chaud, merci. Il descend encore plus bas, le père Gel, en crépitant, en crachotant de plus belle : - As-tu chaud, ma fille ? As-tu chaud, ma belle ? As-tu chaud, ma mignonne ? Déjà la jeune fille sent son corps s'engourdir, elle remue la langue avec peine : - Hou-là, comme j'ai chaud, gentil père Gel... Alors le père Gel a pitié de la pauvrette, alors il l'emmitoufle de ses douces fourrures, il la réchauffe de ses duvets épais. A la maison, la marâtre prend déjà ses dispositions pour les funérailles. Et tout en cuisant les crêpes, elle crie au mari : - Va, vieil hibou, ramène ta fille, nous lallons conduire au cimetière maintenant! Le vieux reprend le chemin de la forêt, et quand il est rendu au grand sapin, que voit-il ? Sa fille est là, indemne et bien vivante, ses yeux pétillent de bonheur, ses joues sont rosés, elle porte une fourrure de zibeline, et de l'or, et de l'argent, et il y a devant elle un plein coffre de riches présents ! Grande est la joie du vieil homme ; il charge la marchandise dans le traîneau, il y installe sa chère fille et il reprend le chemin de la maison. La mégère, là-bas, est toujours à ses crêpes. Et sous la table, il y a le chiot de la maison qui clabaude : - Vouah, vouah! La fille du vieux revient toute d'or et d'argent parée, celle de la vieille ne trouve pas à se marier... La vieille lui jette une crêpe : - Aboie moi comme il faut ! Dis : "La fille de la vieille trouvera riche mari, celle du vieux, on en ramène les abattis..." Le cabot mange sa crêpe et recommence : - Vouah, vouah! La fille du vieux revient toute d'or et d'argent parée, celle de la vieille ne trouve pas à se marier... La vieille a beau, une fois, lui jeter sa crêpe, une autre fois, la battre, la bestiole continue sa chanson. Et puis, grince le portail, s'ouvre la porte, et entre dans l'isba la belle-fille parée d'or et d'argent, elle en resplendit toute ! Les ouvriers à sa suite apportent un coffre pesant, haut comme ça ! Les bras lui en tombent, à la vieille, à ce spectacle. - Attelle vivement un autre cheval, vieil hibou! Conduis ma fille, conduis-la dans la forêt et laisse-la au même endroit ! Le vieux installe sa belle-fille dans le traîneau, il la dépose dans la neige au même endroit, au pied du grand sapin, et il s'en retourne chez lui. Assise dans la congère, claque des dents la fille de la mégère : Et déjà le père Gel crépite dans le sous-bois, déjà il va sautillant d'arbre en arbre, crachotant et de l'œil la fille de la vieille surveillant : - As-tu chaud, ma fille ? s'enquiert-il. Et la fille de répondre: - Hou, je suis transie ! Vas-tu cesser de grincer et crépiter comme ça, père Gel ! Le père Gel descend de quelques branches, il crépite, il crachote plus fort - As-tu chaud, ma fille ? As-tu chaud, ma belle ? - Hou-là, mes mains, mes pieds sont des glaçons ! Veux-tu bien t en aller, père Gel ! Mais le père Gel descend toujours plus bas, il sévit de plus belle, il crépite et crache encore plus fort - As-tu chaud, ma fille ? As-tu chaud, ma belle ? - Hou-là-là, tu m'as complètement glacée! Mais file donc loin d'ici, je te dis, disparais, maudit père Gel ! Là il se fâche pour de bon, le père Gel, et il souffle un tel froid que la fille de la vieille en passe de vie à trépas. De grand matin, la vieille bouscule son vieux : - Attelle donc vite, vieil hibou, va chercher la fille, ramène-la moi toute parée d'or et d'argent ! D y va, le vieux. Or sous la table, le cabot recommence son antienne : - Vouah, vouah ! A la fille du vieux pléthore de maris, à celle de la vieille un sac pour ses abattis! La vieille, de lui jeter tout un gâteau au chou : - Est-ce que tu m'aboies comme il faut ? Dis : "La fille de la vieille revient toute d'or et d'argent parée..." Mais le cabot ne veut rien savoir : - Vouah, vouah ! répète-t-il. La fille de la vieille dans un sac avec ses abattis est ramenée... Grince le portail, la vieille y court, accueillir sa fille adorée. Elle soulève la bâche : dans le traîneau sa fille est morte. Il faut l’entendre donner de la voix, la vieille, mais c’est trop tard

 

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